Hier, j’ai reçu un mail d’un super ami qui m’a dit que je vous donnais des nouvelles trop superficielles, que je devrais plus vous parler de mon humeur, de mes pensées, de mon moral. Il a bien raison, en général je n’ose pas trop vous parler de mes peurs et de l’évolution de ma réflexion au fur et à mesure de ce voyage qui dure déjà depuis plus de 8 mois.
Tout ça c’est parceque, je vais oser l’écrire, je suis complètement perdue dans moi même depuis tout ce temps là. Il faut l’admettre, depuis que j’ai terminé l’INSA, je n’ai fait que chercher en moi ce que je voullais faire de ma vie, dans quelle direction je voullais partir. Résultat, j’ai muri, j’ai rencontré pleins de gens, pleins d’idées, de pistes, de chemins, mais cela n’a fait qu’augmenter le nombre des possibilités.
J’ai compris que la solution réside dans la définition de ce que je veux, car j’ai toute la terre et toute la liberté qui m’accompagne. Le seul obstacle reste l’argent, mais comme me disait un pote ce soir même, pour une jeune française sympatique, cultivée, multilingue, ce n’est pas dur de gagner de quoi survivre. Je dis survivre car je n’ai pas besoin de beaucoup pour être heureuse, je m’en suis bien rendue compte au cours de ce voyage. Au contraire, les objets sont un handicap important, ils sont une préocupation de trop pour l’ésprit. Pour plus de liberté, moins d’attachement materiel !
Enfin tous ça pour dire que ce voyage au Chili m’a fait entrer dans un labyrinthe. Je sais qu’il existe plusieurs sorties différentes et qu’elles sont toutes aussi bonnes les unes que les autres, tout dépend de ce que je veux faire, mais je n’arrive toujours pas à prendre de décision.
Plusieurs fois j’ai cru faire un grand pas en avant, par exemple en me lancant dans mon dernier projet d’éducation ambiental. Mais à chaque fois, je ne suis pas convaincue et je continue de douter de la validité de mon choix.
Je me suis lancée dans de nombreux questionnements sur moi même. Jamais avant ce voyage je n’avais autant cherché à analyser mon être intérieur. J’utilise les grands mots, ne prenez pas peur, hihi… Et je suis perdue au milieu de toutes mes contradictions. Un autre ami m’a dit que plus on est utopiste et plus on est fait de contradictions. Je suis en pleine éveil politique et social, et c’est dur de se forger un idéal qui tienne la route, mais qu’est ce que c’est interessant !
Donc voila, je ne sais pas si je resterai au Chili. Si vous me le demandez maintenant, je pense que le mieux pour moi serait de rentrer en France un moment pour retrouver mes racines et pouvoir observer avec un peu de recule le chemin parcouru et le chemin à venir. Je crois que les opportunités qui s’offrent à moi ici en Amérique du Sud ne sont pas encore à porter de mains car je ne suis pas assez sure de moi même pour me lancer dans l’aventure, peut être devrais je penser à renforcer mes compétences en France avant de partir à la conquête du monde …
Enfin, malgrès tout, ne vous faites pas de soucis, je vais très bien, juste plus paumée que jamais, mais je continue de vivre au jour le jour. Et le printemps qui montre son nez …