Pauline au Chili

Il était une fois une petite fille qui voulait devenir grande.
Pour grandir plus vite, elle décida de partir loin,
loin de sa vie d´avant. Toute seule, loin, elle espérait grandir,
seule face aux problèmes, seule face a ses envies et ses peurs.
Au début, bien perdue, car elle ne savait pas trop pourquoi elle était la bas.
Et puis, petit a petit, elle comprit un peu plus les raisons de son départ.
Elle comprit tout ce qu´elle allait apprendre la bas.
Elle avançait, toujours un peu plus loin, et elle grandissait.
Elle était triste aussi, souvent, mais tellement heureuse, encore plus souvent.
Avant, elle n´avait pas le temps de penser. Et même quand elle pensait,
c´était sa culture et son éducation qui guidaient ses idées.
La bas, au moins, elle était seule. Il fallait reconstruire.
Remplir de nouveaux toutes les nécessités.

Après une période de découverte de ce pays lointain,
vivant dans une famille aimable, elle décidait de partir pour d´autres aventures.
Mais elle savait que son bonheur n´était pas dans le voyage,
sinon qu´il était dans les rencontres et dans les échanges.
Alors son voyage pour le nord n´eu jamais lieu.
En passant dans un endroit charmant, elle comprit qu´ici elle allait être heureuse.
Elle s´installa dans cette petite maison paisible, remplie d´amour et de joie.
Et passaient les semaines, puis les mois,
elle n´avait toujours pas envie de rentrer dans son pays.

Bien sur, sa famille et ses amis lui manquaient beaucoup,
les photos venues de l´autre côté de l´océan la rendaient nostalgique
et parfois la faisaient pleurer.
Mais vite revenait la joie d´être la bas, de grandir chaque jour, d´apprendre beaucoup.
Et puis, la question de l´avenir se posait de plus en plus souvent.
Qu´allait elle faire après ce beau voyage ?
Parce que la bas, tant de projets, tant de portes s´ouvraient
mais la petite fille n´avait pas le courage d´entrer.
Tant de vies possibles, plus belles et enrichissantes les unes que les autres.
Mais pourquoi donc n´arrivait elle pas à passer le cap de ses portes ?
Alors elle continuait de penser, beaucoup.
Et dormir aussi, car trop d´idées qui se battent dans une tête, ça fatigue.
Et le temps passait. Si vite !

Déjà presque une année qu´elle était partie, elle n´en revenait pas.
Mais la bas, elle restait l´étrangère.
Elle avait beau parler la langue, connaître la culture locale,
Elle restait l´étrangère.
Et comme elle n´arrivait pas a passer ces portes
qui lui auraient permis pour de vrai de commencer une vie la bas,
l´idée de revenir au pays s´installait peu a peu.
Mais tant d´idées dans une tête ça signifie aussi beaucoup de décisions
et beaucoup de changements de décisions.
Dur dur de savoir ce qu´elle voulait la petite fille.
Mais elle avait appris beaucoup la bas.
Elle avait régler beaucoup de chose en elle,
Elle se sentait mieux
Bien sur il restait du travail.
Il y a des choses que la distance aide a réparer
et d´autre qui ne peuvent pas se réparer de loin.
Elle allait rentrer dans son pays, c´était décidé.
Et elle retournerait la bas, c´est sur.
Tellement de gens qui restaient de ce côté de l´océan.
Elle reviendra mais elle ne sait pas quand.
Dans un mois ou dans deux ou trois ans.
La petite fille va de l´avant…

Hier, j´ai réalisé un rêve. J´ai chanté toute seule devant un public.

Depuis toujours, je chante. Chanter, c´est ma passion, ma thérapie, mon passe-temps favori. C´est tellement important pour moi, que j´ai peur du jugement des autres, des critiques. Et en 23 ans, jamais je n´avais chanté toute seule durant un spectacle.

Il y a deux semaines s´est présenté à moi ce defi un peu fou de chanter au cours d´une soirée cinq ou six chansons de mon choix en français et devant un public de 50 personnes environs. Je ne pouvais pas refuser, trop tentant, il faut se jeter à l´eau même si ça fait peur, j´en rêvais depuis si longtemps.

Et puis j´ai pris peur et j´ai changé d´avis il y a trois jours. Mais mon ami m´a dit que je ne pouvais pas revenir sur notre accord. Alors je me suis plongée dans le repertoir francais et on a cherché un pianiste pour m´accompagner. Tout ça en deux jours seulement, apprendre les paroles, se caler sur la musique, trouver un habit de scène et se detendre aussi.

Et hier soir, j´ai chanté Jacques Brel et Edith Piaf en cloture du spectacle. Même pas peur ! Non, serieusement, ca s´est vraiment bien passé. Le plus drôle c´est que je me suis plantée dans les paroles des cinq chansons, mais personnes n’a capté, personne ne comprend le français.

J´ai maintenant un peu plus confiance en moi. Ce qui ne tue pas te rend plus fort. C´etait vraiment genial !

Le week end dernier, on s´est motivées avec ma co-chambre Fabi et on a repeint les murs de notre pièce. Pour le moment c´est tout blanc mais on pense mettre un peu de jaune et aussi du vert d´ici une semaine. Même si on n´est pas franchement douées, ca sera toujours mieux que le bleu flachi que nous devions supporter jusqu´à hier.

Sinon, le projet de la Toma avance bien. Avec Juliana et Luiza, on a organisé un débat-discussion sur le thème de l´eau avec tous les gens de la Toma. Comme pour le projet d´éducation environnementale, on a utilisé l´education populaire et donc écouté les idées des habitants pour construire le débat et abordé le theme de l´eau aussi bien au niveau local que national et mondial.

Sinon, je suis allée à Santiago deux jours cette semaine. Un voyage très étrange et génial. J´ai fait la connaissance d´un alchimiste qui prétend connaître la solution à la voiture à eau. On a discuté méditation et spiritualité. C´était une belle rencontre. J´ai aussi pu rendre visite à quelques amis qui vivent à la capital. Et j´ai eu le plaisir d´aller faire un tour à l´organisation latino amercaine des conflits environnemantaux. Super intéressant, ils se chargent des conflits du genre : contamination de l´industrie du cuivre, de l´industrie du bois et déstruction de la patagonie pour produire de l´électricité (problèmes principaux au Chili).
A part ça, je commence à prendre des couleurs avec ce beau soleil. Et je prépare mon voyage dans le sud pour ce lundi si tout va bien.