Archive pour juillet 2007

Un pays, deux barbecues, deux mondes

Mardi 31 juillet 2007

Samedi dernier, j´étais invitée à deux fêtes. Ici, peut importe qu´on soit en pleine hiver, fête signifie barbecue (asado).

Le midi, anniversaire d´un pote chilien que j´ai connu en Allemagne : rendez vous sur le toit d´un immeuble de 15 étages à Santiago. Le soir, anniversaire du comité de la toma où je vais filler un coup de mains : rendez vous aux bidonvilles du cerro San Roque. C´était une journée bien contrastée !

Départ de bon matin avec Micha en stop pour rejoindre Santiago. Coup de chance, on tombe sur un groupe de travailleurs qui nous dépausent en plein centre ville de la capitale. On arrive donc pile à l´heure pour la fête. Nous voici à Providencia, le quartier des affaires, en haut d´un immeuble tout beau tout neuf, avec salle de sport, piscine, vue 360 degrés et en plus le beau temps était au rendez vous lui aussi. La musique branchée un peu ambiance electro c´était la cerise sur le gateau. Je ne me sentais pas non plus mal, les gens invités étaient sympatiques,mais presque tous diplomés de commerce. Sujet de conversation principale : comment gagner le plus d´argent possible le plus rapidement possible (placement interessant, plan boulot, entreprise qui paye bien), avec pour objectif final l´achat d´une plage ou d´une ile, un bout de paradis pour s´isoler du monde, riche.

Ca m´a tout de même un peu déprimée mais bon, heureusement que tous les chiliens ne sont pas comme ca et que j´en connais qui ne pensent pas à abuser mais plutot à améliorer voir changer le système.

Je n´ai pas pu vivre la fin de la fête, ils ont surement tous terminé dans la piscine tout habillés. je suis partie top car j´étais invitée à l´anniversaire de la toma. Autre monde, autre ambience.

Rassemblées autour des braisses, les quelques 10 personnes invitées ainsi que les habitants de la toma discutent tranquillement. Entre autres sujets : les problèmes rencontrés lors des discutions avec la mairie pour le projet de quartier, les idées pour les plans architecturaux des futures maisons, les nouvelles des enfants, ou encore des sujets plus intelectuels, plus philosofiques. On “répare” le monde comme ils disent ici.

Je vous enverai prochainement l´adresse du site internet de la toma, en espagnol pour ceux qui connaissent un peu, mon pote yvan est en train de construire la page web.

Donc voila, c´etait bien différent ces deux mondes. Encore une fois je vois que je suis plus à l´aise dans le monde de la toma que dans le monde faux ou plutot artificiel de ces jeunes diplomés avides de pouvoir. Enfin il reste un espoir, regarder mon ami Micha, tous ces potes font partis de ce monde et lui reste le hippie de la bande, plutot connecté macrame et voyages en voilier. Ah si seulement on pouvait ne pas travailler !!!

20 heures de voyages pour un visa …

Vendredi 27 juillet 2007

Et oui déjà trois mois que je suis de retour au Chili depuis mon voyage en Argentine. Conséquence : mon visa expirait hier et il a fallu que je sorte du pays pour rerentrer de nouveau et gagner trois mois de liberté.

Le problème c´est qu´il a fait un peu froid ces derniers jours et il a beaucoup neigé sur la cordillère des andes. Ils ont donc fermé le passage pour aller en Argentine. Sachant que les autres passages ouverts se trouvent à 1000 kilomètres au nord ou au sud, je me voyais obligée de passer trois jours dans un bus aller et retour pour un simple tampon sur mon passeport.

Mais j´ai eu de la chance car le passage a ouvert mercredi, enfin ! Je me suis donc levée à l´aube, j´ai pris un bus pour mendoza en Argentine. Arrivée a la frontière je suis passée à pied avec l´aide et les conseils des douaniers argentins, charmants. Et puis je suis revenue sur mes pas et j´ai reussi à monter dans un bus qui venait de mendoza et qui allait a Santiago. Je suis arrivée au final à minuit à la maison a valparaiso.

Bilan, 30 euros de bus, 20 heures de voyage en bus plus ou moins climatisés, aperçu rapide de la neige, paysage magnifique, belle rencontre avec une mère et sa fille durant le trajet, …, une bonne chose de faite !

De retour à notre petit paradis de maison, pour un week end chaud (il fait au moins 25 degrés et je vous rappelle qu´on est en pleine hiver, vive le dereglement climatique).

Je vous ai même mis des photos de cette journée dans chili - petit periple juste pour un visa et quelques nouvelles photos dans chili - ma petite vie a valparaiso

Machuca, deux ans après

Jeudi 5 juillet 2007

Machuca, c’est un film chilien sorti en 2003 au chili. C’est l’histoire de deux enfants chiliens issus de milieux sociaux bien différents, l’un riche blon aux yeux bleu et l’autre pauvre et bien plus bronzé. Ca se passe en 1973, alors que le pays frise la guerre civil. Les deux garçons deviennent très amis malgré toutes leurs différences. Et vient le coup d’état de Pinochet qui met fin à la démocratie et au gouvernement de l’Union Populaire d’Allende.

C’est l’histoire de tous ces évenements vus dans les yeux de ces deux amis aux vies si différentes.

J’avais vu ce film il y a plus de deux ans, alors que je vivais en Allemagne. Non seulement je l’avais vu en espagnol, alors que je comprenais à peine, mais en plus je ne connaissais pas encore le chili.

Aujourd’hui, j’ai revu ce film, et j’ai compris BEAUCOUP plus. Et je vous le conseille, ça pourra vous aider à comprendre ce moment historique pas si lointain qui a transformé le pays. Le chili a été un des premiers à élir démocratiquement un gouvernement socialiste limite communiste. Quelques années après, le même peuple a laissé s’installer une dictature militaire et avec elle une société centrée sur l’économie néolibérale. La dictature a été une experimentation, le chili a été cobaye.

Les chiliens ont un passé lourd, et ce film peut aider à comprendre un peu la complexité de l’histoire.

Quand je suis partie au Chili, on m’a dit : “Tu vas vivre dans un des pays les plus capitalistes du monde, bonne chance !”

Et c’est vrai ! Ici, tout est centré sur la consomation. Cartes de fidélité, crédits à la consommation, publicités ,etc. Les gens en deviennent persuadés que la seule façon d’être heureux est d’acheter et de posséder. C’est un problème très grave. Car le système de classes est très présent au Chili. Les riches sont très riches et profitent au maximum du système alors que les pauvres ont beaucoup de mal à survivre. Mais les chiliens sont fières de leur pays qui réussi économiquement parlé, porté par l’industrie du cuivre et de la pêche. La propagande marche !!!

Le plus triste, c’est que les pauvres ne se rebellent pas contre cette difference de classes. Au contraire, ils ont tendance à réspecter les riches car ils croient vraiment arriver à ce statut un jour. Ils se font avoir et croient qu’à force de mérite ils auront aussi une belle voiture et une belle maison. C’est bien triste … Mais il reste de l’espoir, on va voir ce qu’on peut faire pour changer un peu les choses, suite au prochain article.